Copenhague : telles les oies du capitole, un cortège d’espèces

Publié le par Maurey

 

Les oiseaux sont des témoins privilégiés des changements climatiques et constituent à ce titre

de bons indicateurs. La LPO, à la demande du ministère de l’Ecologie, analyse chaque année le

comportement d’espèces indicatrices, qui sont susceptibles de réagir au réchauffement climatique

en cours.



Parmi les résultats actuels, on constate que l’oie cendrée, qui hivernait principalement en Espagne, passe

désormais l’hiver en France en grand nombre, ne traversant plus les Pyrénées.

Plus d’un millier de cigognes blanches hivernent actuellement dans le sud et l’ouest de la France, plutôt

que de le faire en Afrique tropicale. Des hirondelles essaient, ici et là, de résister aux rigueurs du froid en

hivernant dans des zones particulièrement douces, et notamment en Bretagne.

Certains rapaces migrateurs comme la bondrée apivore ou le busard des roseaux montrent une certaine

tendance à partir plus tôt d’Europe que par le passé. D’une part, parce qu’ils ont fini plus tôt leur

reproduction, mais aussi et sans doute, pour anticiper des périodes de sécheresse plus précoces au sud du

Sahara.

En revanche, des oiseaux qui avaient l’habitude de passer la mauvaise saison sous nos latitudes ont

aujourd’hui tendance à rester plus au nord, autour des mer Baltique et du Nord. C’est le cas de la

macreuse noire, un canard marin nichant dans la toundra. Mais aussi de petits passereaux comme

l’alouette haussecol, la linotte à bec jaune ou le bruant lapon.

Lundi prochain s’ouvre à Copenhague le sommet de l’ONU sur le climat. La LPO y sera représentée par

les experts de Birdlife International, de France Nature Environnement et du Réseau Action Climat, trois

regroupements d’ONG dont elle est un membre actif.

Avec ses partenaire, la LPO défend notamment l’impérative nécessité de protéger la biodiversité et les

écosystèmes, tant leur rôle est crucial dans la régulation du climat. L’arrêt complet de la déforestation et

de l’assèchement des zones humides dès 2020 est par conséquent prioritaire.

Or, à la lumière d’études récentes, le réchauffement climatique est montré du doigt dans la disparition

d’espèces, notamment les plus spécialisées, celles qui ont le plus de difficulté à s’adapter à cette hausse

rapide de la température. En Europe, des oiseaux comme le pouillot siffleur, le gobemouche noir ou

encore les mésanges nonnette et boréale souffrent visiblement de ces changements.

En effet, plus la diversité spécifique d’un milieu s’amenuise plus l’ensemble de la biodiversité est fragilisée

face aux bouleversements climatiques. Sa résilience à l’égard de ces agressions est fortement compromise,

pouvant conduire, à terme à un véritable collapsus et à des extinctions massives.

La LPO ne peut assister à ce phénomène sans réagir. Elle appelle les dirigeants du monde entier à

prendre, enfin, des mesures d’urgence pour enrayer ce qui serait une catastrophe écologique de premier

plan, touchant non seulement les oiseaux, mais tout le Vivant. L’Homme compris.


Yann Maurey/Allain Bougrain Dubourg

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